Biographie (Bio in English under the French biography)
Après des études linguistiques à l’Université de Lille III, j’ai successivement travaillé dans le domaine de la Communication pour promouvoir l’image de divers employeurs prestigieux notamment l’Ambassade des États-Unis à Paris, des investisseurs moyen-orientaux, le club de football RC Lens et la banque de gestion de fortune UBS France à Paris. Sur le plan associatif, j’ai étudié avec plusieurs experts les moyens d’optimiser les performances des entreprises et les renforcer structurellement. Ces experts aujourd’hui reconnaissent mes méthodes d’empowerment par l’éthique. Je fonctionne avec eux en synergie pour ce qui touche aux questions de sécurité en entreprise.
L’affaire UBS : mon éthique a fait trébucher un Géant
Chez UBS France, j’étais chargée de développer des partenariats avec des enseignes prestigieuses et d’organiser des événements pour fidéliser les clients fortunés de la banque et attirer de nouveaux clients. En juin 2008, ma supérieure hiérarchique m’a ordonné de détruire le contenu de mes fichiers informatiques suite à une perquisition dans le bureau parisien du Directeur Général. En conscience et au regard du droit, cela m’était impossible. L’avenir m’a donné raison. Ces fichiers contenaient les coordonnées des clients et des prospects de la banque ainsi que le nom de leurs chargés d’affaires (banquiers) en France, en Suisse ou dans d’autres pays. Sans ordre écrit de sa part, je n’ai pas exécuté l’ordre verbal demandé. S’en est suivi un véritable bras de fer que j’ai gagné : j’ai résisté au harcèlement, la mise au placard et la discrimination, ce qui m’a même permis de déterminer avec précision quels moyens étaient utilisés afin d’affaiblir un employé. (Aujourd’hui je donne aux personnes ayant à subir ce genre de techniques illégales les moyens de vaincre ces pressions et d’en confondre en justice les auteurs… J’ai gagné tous mes procès. Mes méthodes fonctionnent). Élue du personnel, comme le droit l’ordonne, j’ai communiqué auprès des collaborateurs de la banque des informations discutées pendant les réunions avec la Direction. A ce titre en 2010, UBS France a porté plainte contre moi pour diffamation ; la banque perdra ce procès et après des mois de pression et de complications professionnelles, je serai finalement licenciée en février 2012. Cependant, on ne peut pas diffamer un employé et déposer plainte pour diffamation contre cet employé en espérant gagner. Mon accusateur a perdu au tribunal. Dans mes méthodes, j’explique comment retourner la force de son adversaire contre lui-même.
Considérée comme lanceuse d’alerte – par la presse – dès 2008 après avoir dénoncé les activités et opérations illégales de collaboration active de mon employeur avec la direction et les banquiers de UBS AG à la fois en interne aux différentes hiérarchies de la banque mais également à l’Inspection du Travail, j’ai été reçue par la BRDP (Brigade de Répression de la Délinquance contre les Personnes) en février 2011 et en mars 2015. Les pressions psychologiques de mon ex-employeur m’avaient certes affaiblie, mais je restais encore une personne digne de confiance, mentalement forte et capable de remplir des missions (*). La meilleure preuve de cette capacité c’est que j’ai été recrutée par le SNDJ (Douanes Judiciaires) au printemps 2011 : certes, j’ai été contrainte par le droit d’informer ces fonctionnaires assermentés des pratiques et processus internes de la banque et de leur remettre, sur ordre, des documents confidentiels appartenant à mon employeur de l’époque jusqu’à l’été 2012, mais c’est la force psychologique que j’ai développée pendant mes années de lutte qui m’a permis de ramener des milliards à l’Etat français.
J’ai par ailleurs été reçue et entendue au Sénat par M. Eric Bocquet, rapporteur de la Commission Évasion Fiscale en 2012 et par le député M. Yann Galut en juillet 2013. J’apparais dans les rapports de la commission d’enquête sénatoriale du 17 juillet 2012 et du 17 octobre 2013.
Reconnue pour mes capacités à combattre pour l’éthique de façon très opérationnelle à l’international, j’ai rencontré à plusieurs reprises des enquêteurs belges en 2014 et 2015 concernant les pratiques et processus internes d’UBS en Belgique. Le 17 juin 2015, j’ai été reçue à l’ambassade d’Argentine à Paris sur invitation de M. Ricardo Echegaray, directeur de l’AFIP pour être entendue par les membres de la commission bicamérale du Congrès argentin qui enquêtaient sur la fraude fiscale.
(*) Un ex-agent de la DGSE a déclaré à ma propre mère que j’avais beaucoup de courage et que j’étais digne de confiance !
Parcours en Justice
Mieux vaut combattre pour l’éthique que contre l’éthique ! Après avoir gagné le procès de 2010 en diffamation, le tribunal des Prudhommes a reconnu en février 2015 le harcèlement souffert au sein de la banque.
En février 2017, je me suis rendue au TGI de Paris, la banque UBS estimant que certains paragraphes de mon premier ouvrage “La femme qui en savait vraiment trop” seraient diffamants. Un sursis à statuer a été décidé, ce qui signifie que le jugement aura lieu après le procès d’UBS au Tribunal Correctionnel. Mais en juin 2021, UBS a subitement enlevé sa plainte après que le procès en appel (concernant l’évasion fiscale) ait eu lieu.
Le procès UBS au Tribunal Correctionnel de Paris s’est tenu à l’automne 2018 : la banque a été condamnée début 2019 à une amende record de 4,5 milliards d’Euros. Le procès en appel s’est tenu en mars 2021. Le jugement rendu public en décembre 2021 a confirmé la condamnation des dirigeants et d’UBS France. Chaque partie a déclaré ne pas se pourvoir en Cassation, leurs jugements sont donc définitifs. Seule la banque UBS AG, condamnée en appel elle aussi, a décidé de faire appel de ce jugement.
J’ai par ailleurs attaqué l’Etat au Tribunal Administratif ; la justice m’a reconnue “collaboratrice du service public”. Depuis, le Ministère des Finances a refusé de rétribuer mon travail auprès de ses équipes mais un nouveau jugement du Tribunal Administratif de juillet 2022 a jugé que l’Etat devait revoir sa position quant à son refus de m’indemniser. Bercy a décidé de faire appel de cette décision de justice. Contre toute attente, la Cour d’Appel Administrative en a jugé tout autrement, donnant raison à Bercy de ne pas m’indemniser fin septembre 2023. Je ne ferai pas appel de la décision en Cassation faute de moyens financiers.
En juin 2022, nous avons appris qu’UBS France sera bien jugée au Tribunal Correctionnel pour le harcèlement que j’ai subi et l’entrave à ma mission d’élue. Et enfin, j’ai officiellement été reconnue « lanceuse d’alerte » au sens de la loi SAPIN II par le Défenseur des Droits dans un avis du 28 septembre 2022. A notre connaissance, c’est la première fois que le Défenseur des Droits délivre un avis sur la qualité de lanceur d’alerte depuis que loi Waserman (loi du 21 mars 2022) permet cette possibilité (avis n° LA 2022-01). UBS n’a pas souhaité répondre à l’enquête du Défenseur des Droits avant que ce dernier ne rende son avis et a attaqué le Défenseur des Droits au Tribunal Administratif en 2022 sur ce point. Jugement à venir fin 2023 / début 2024.
Nominations et Décorations
En janvier 2015, j’ai reçu le prix Ethique de l’association Anticor lors de la soirée « Éthique contre casseroles » pour la publication de mon ouvrage “La femme qui en savait vraiment trop”.
Le 10 septembre 2015, j’ai été nominée pour le Prix Sakharov aux côtés de deux autres lanceurs d’alerte, Edward Snowden et Antoine Deltour.
En septembre 2019, j’ai été décorée pour mon courage par le Lieutenant Colonel Lianos de l’Association des Anciens Combattants de la Légion Etrangère.
Jury
Depuis 2018, je suis membre du Jury du Prix Daphné Caruana, qui récompense au Parlement Européen celles et ceux qui œuvrent pour la vérité, à savoir les ‘Journalists, Whistleblowers and Defenders of the Right to Information’ (journalistes, lanceurs d’alerte et défenseurs du droit à l’information).
Publications
La femme qui en savait vraiment trop (Le Cherche Midi, 2014)
La Traque des Lanceurs d’Alerte (Max Milo, 2017)
La contre-attaque des lanceurs d’alerte (https://panodyssey.com/en/creative/room/la-contre-attaque-des-lanceurs-d-alerte-u38pujpwuw3s)
Whistleblowers: The Man Hunt (Max Milo, 2018)
Whistleblowers: Hunters become the Hunted (https://panodyssey.com/en/creative/room/whistleblowers-the-manhunt-hunters-become-the-hunted-nvqte4nv6jmg)
J’ai écrit plusieurs tribunes concernant la situation de Julian Assange et des textes / articles (voir page Interviews/Media et Devoir d’informé et Droit d’être informé) en français mais également en anglais.
Nouvelles perspectives
Depuis 2017, je donne des conférences en entreprise, dans des écoles et universités concernant les enjeux du lancement d’alerte. J’interviens depuis 2017 en tant que grand témoin pendant le DU Compliance Officer de l’Université Paris II Panthéon-Assas (CFP) et à HEC auprès d’étudiants étrangers au sein de leur programme “Ethics & Sustainability”.
Mon parcours de vie démontre que mes méthodes de lutte pour l’éthique sont éprouvées. Les suivre auraient pu faire économiser 1,8 milliards d’euros à mon ex-employeur. Un agent du CSE est quelqu’un qui a intérêt à défendre son entreprise. J’étais un agent CSE, aguerrie dans la Communication de crise dans le domaine du football juste avant mon embauche dans cette banque internationale, j’ai juste fait mon travail en prévenant mon ex-Direction. A ses détriments, ceux de ses collaborateurs et de ses clients, elle a choisi la voie la plus condamnable…
Avec des experts issus de différents domaines, nous avons développé le projet Renform’action à destination des directions d’entreprise pour atteindre des objectifs d’éthique, d’intégrité, de protection des intérêts des structures et d’encouragement aux conversations complexes avec leurs collaborateurs, voire aux lancements d’alerte de ces derniers pour que l’alerte soit gérée en interne.
J’ai par ailleurs développé des modules d’information pour sensibiliser les collaborateurs du secteur privé et les fonctionnaires des administrations aux enjeux liés à la nécessité de l’éthique du monde professionnel.
Biography
After linguistic studies at the University of Lille III, I successively worked in the field of Communication to promote the image of various prestigious employers including the United States Embassy in Paris, Middle Eastern investors, the RC Lens football club and the wealth management bank UBS France in Paris. At the associative level, I have studied ways to optimise the performance of companies and strengthen them structurally with several experts. These experts today recognise my methods of ethical empowerment.
The UBS story: my Ethics tripped a Giant
At UBS France, I was in charge of developing partnerships with prestigious brands and organise events to retain the wealthy clients of the bank and attract new clients. In June 2008, my manager ordered me to delete the content of my computer files after a search had taken place in the office of the General Manager in Paris. As per my values and as per the French law, it was impossible for me to obey. The future proved that I was right. These files contained the coordinates of clients and prospects of the bank as well as the names of their bankers in France, Switzerland or in other countries. Without a written instruction from my manager, I did not execute the verbal order given. Followed a real standoff which I won: I resisted harassment, discrimination and being canned which has enabled me to accurately and precisely determine which means were used in order to weaken an employee. Nowadays, I give the means to defeat these pressures and to take their authors to court to persons who have to suffer this kind of illegal techniques. I have won all my trials. My techniques work.
As an elected staff representative, as required by law, I communicated the pieces of information discussed during the meetings with the top management to all the employees of the bank. As such, UBS France filed a complaint against me for defamation ; the bank lost this trial and after months of pressure and professional complications, I was made redundant in 2012. However one cannot defame an employee and file a complaint for defamation against this very employee and hope to win. My accuser lost at court. In my methods, I explain how to use the strength of the opponent against him.
Considered as a whistleblower by the media as of 2008 after I had exposed the activities and illegal operations of my employer with UBS AG’s top management and bankers both internally to my different hierarchies at the bank but also to the Inspector of Work, I was listened to by the Brigade de Répression de la Délinquance contre les Personnes in February 2011 and in March 2015. Even if the psychological pressures I suffered from my former employer had weakened me, I was still a trusted person who is mentally strong and able to fulfil missions (*).
How better prove my abilities but the fact that I was recruited by the French Judicial Customs (SNDJ) during the spring of year 2011: Even if I was indeed constraint by the law to inform sworn officers about the practices and internal processes of the bank and to submit on order confidential documents belonging to my employer until the summer of 2012, the psychological strength developed during my years of fight have made the difference and enabled to bring billions of Euros to the French state’s coffers.
I have also been listened to at the Senate in 2012 by Mr. Eric Bocquet, rapporteur for the Commission of Inquiry on Tax Evasion and by Mr. Yann Galut, member of the Assemblee Nationale in July 2013. My name appears in the reports of the commission of the Senate Commission of Inquiry dated July 17th, 2012 and October 17th, 2013.
Recognised abroad for my abilities to fight for Ethics in a very operational way, I have met several Belgian investigators in 2014 and 2015 regarding the practices and internal processes of UBS in Belgium. On June 17th, 2015, I was the guest of the Embassy of Argentina in Paris at the invitation of Mr. Ricardo Etchegaray, director of the AFIP in order to be listened to by the members of the bicameral commission of the Argentinian Congress who were investigating tax evasion.
(*) A former officer of the French external intelligence agency (DGSE) has told my mother that I am a very courageous woman and that I am trustworthy!
My Journey with the French Justice
One would rather fight for ethics rather than against ethics! After winning the defamation trial in 2010, the Tribunal des Prudhommes (French labor court) recognised the harassment I had suffered within the bank.
In February 2017, I had an audition for a new trial at the TGI de Paris (Paris High Court), the bank UBS considering that several paragraphs of my first book “La femme qui en savait vraiment trop” (The woman who knew far too much) are defamatory. The Court has stayed proceedings pending a decision of the trial of the bank at the Tribunal Correctionnel (criminal court). However UBS removed its complaint in June 2021, after the appeal trial (regarding the tax evasion file) took place.
The UBS trial at the Tribunal Correctionnel de Paris (criminal court) took place during the fall of year 2018: the bank was sentenced a record €4.5 billion fine at the beginning of 2019. The appeal trial took place in March 2021 and the judgement made public in December 2021 confirmed their sentence; with a lower fine. UBS France and the managers have declared not to appeal the decision however UBS AG (Switzerland) will appeal in the Cour de Cassation.
I sued the French State at the Tribunal Administratif (administrative court) where the justice recognised that I was a “collaborator of the public service” in November 2018. Since, the Minister of Finances has been refusing to pay the work I did with its teams. Another judgment from the Tribunal Administratif dated July 2022 ordered the French Administration to review their position as far as their refusal to pay my information. The Ministry of Finances has decided to appeal this justice decision and was proved right by the Administrative Appeal Court in September 2023. I will not appeal to Cour de Cassation due to a lack of financial means.
I learnt in June 2022 that a trial in the Tribunal Correctionnel (criminal court) will take place for the harassment I suffered at UBS France and for the obstruction to my mission as an elected member of the UBS France employees.
Hence, in September 2022, I was officially recognized with a status of Whistleblower by the Defender of Rights, which is the first decision in this respect since the Waserman law passed in March 2022 in France. However UBS is taking the Defender of Rights to Court for granting me this status (judgment expected at the end of 2023 / early 2024).
Nominations and Decorations
In January 2015, I received the Ethics prize of the Anticor association during their “Ethics vs. casseroles (pans)” evening for the publication of my book “La femme qui en savait vraiment trop”.
On September 10th, 2015, I was nominated for the Sakharov Prize with two other whistleblowers, Edward Snowden and Antoine Deltour.
In September 2019, I was decorated for my courage by Lieutenant Colonel Lianos on behalf of the Association des Anciens Combattants de la Légion Etrangère.
Jury
I have been a member of the Jury of the Daphné Caruana Prize since 2018. At the European Parliament, this prize awards the ones who act for the truth, namely the ‘Journalists, Whistleblowers and Defenders of the Right to Information’.
Publications
La femme qui en savait vraiment trop (Le Cherche Midi, 2014)
La Traque des Lanceurs d’Alerte (Max Milo, 2017)
La contre-attaque des lanceurs d’alerte (https://panodyssey.com/en/creative/room/la-contre-attaque-des-lanceurs-d-alerte-u38pujpwuw3s)
Whistleblowers: The Man Hunt (Max Milo, 2018)
Whistleblowers: Hunters become the Hunted (https://panodyssey.com/en/creative/room/whistleblowers-the-manhunt-hunters-become-the-hunted-nvqte4nv6jmg)
I have written several tribunes regarding Julian Assange’s situation and texts / articles – see page “Interviews/Media Coverage” and my Creative room entitled “The Duty to inform and the Right to be informed” on www.panodyssey.com in English.
New perspectives
Since 2017, I have given conferences in companies, schools and universities regarding the stakes of whistleblowing. For four years, I have also been a Key Witness during the Compliance Officer Diploma at the Université Paris II Panthéon-Assas (CFP) and have given talks to international students at HEC about the ethics of whistleblowing during their “Ethics and Sustainability” class.
My life journey proves that my fighting methods in favour of ethics work. Following them would have made my former employer save €4,5 billion. An ethical employee/executive is somebody who is interested in defending the company (s)he works for. I was an ethical executive, an expert in communication crisis in the football field before being hired by this international bank. I only did my work while warning my former top management. To its detriment, to the ones of its employees and its clients, it chose the most reprehensible way…
With experts from different business fields, we have developed the Renform’action project (translation of three French words: Strengthen – Train – Take Action) aimed at company managements in order to reach goals linked to ethics, integrity, protection of the interests of the structures and also encourage difficult conversations with the employees, even blow the whistle in order for the alert to be managed internally.
I have also developed information modules (videos) to sensitive the private and public sectors employees / executives about the need of ethics in the professional world.